Scrutin du 12 octobre 2025 au Cameroun: appel de l’ires à la responsabilité et à l’apaisement
À la suite du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, l’Institut Rhumsiki pour les Études Stratégiques (IRES) tire la sonnette d’alarme et appelle à la responsabilité de tous les acteurs politiques. Face aux irrégularités constatées, aux tensions croissantes et à la polarisation du climat social, l’IRES plaide pour un apaisement national et une gestion exemplaire du processus électoral. L’Institut exhorte candidats, institutions et forces de l’ordre à faire preuve de mesure et de respect républicain, afin de préserver la paix et la crédibilité démocratique du Cameroun.
POLITIQUE
Institut Rhumsiki pour les Études Stratégiques (IRES)
10/15/20253 min lire


« Les élections ne valent que par la confiance qu’elles inspirent. »
L’Institut Rhumsiki pour les Études Stratégiques (IRES), centre indépendant de recherche et de réflexion sur la gouvernance, la démocratie et le développement, exprime sa vive préoccupation quant au climat politique et social qui prévaut au lendemain du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025. Cet appel traduit la préoccupation des administrateurs de l’IRES, soucieux de préserver la paix, la stabilité et la crédibilité du processus démocratique dans notre pays.
Le scrutin du 12 octobre, censé être une étape de consolidation démocratique, a été entaché d’irrégularités, de fraudes documentées et d’incidents regrettables. L’IRES dénonce les dérives observées dans la gestion du processus électoral, condamne les propos inappropriés et souvent méprisants tenus par le Ministre de l’Administration Territoriale à l’encontre de certains candidats, et regrette une certaine escalade policière dans certaines villes du pays. Cette situation ne contribue ni à la sérénité du scrutin ni à la confiance des citoyens dans leurs institutions.
L’IRES en appelle d’abord aux candidats à la retenue, à la concertation et à la préparation rigoureuse de tout recours légitime fondé sur des éléments factuels et juridiques vérifiables. Aux responsables d’ELECAM, l’Institut rappelle la gravité de leur mission : tenir leur rang dans l’histoire de la démocratie camerounaise, veiller au respect strict des procédures électorales, et garantir l’intégrité du processus face aux comportements potentiellement corruptibles de leurs agents. Les irrégularités relayées sur les réseaux sociaux doivent être examinées avec impartialité.
À l’attention du Ministre de l’Administration Territoriale, l’IRES appelle au sens de l’État, à la mesure républicaine et à la décence institutionnelle. Dans un moment aussi sensible, ses déclarations devraient appeler à la paix et au respect des candidats en lice, non à la provocation verbale. L’invective ne bâtit pas la Nation.
Aux forces de sécurité et de défense, l’Institut rappelle que leur rôle premier est d’assurer la sécurité des citoyens et du processus électoral. Le sentiment de militarisation croissante dans certaines régions alimente la peur et accroît les tensions sociales.
Aux populations, l’IRES adresse un message de calme et de patience dans l’attente des décisions légales.
Aux Observateurs nationaux indépendants et aux observateurs internationaux qui regardent le déroulement de ce scrutin, vous devez prendre vos responsabilités pour réagir pendant qu’il est temps.
L’Institut attire aussi l’attention du législateur sur les insuffisances structurelles du cadre électoral actuel. La longueur excessive du délai entre le vote et la proclamation des résultats crée un vide propice aux tensions et à la désinformation. L’ambiguïté juridique entre le droit de publier les résultats et l’interdiction de proclamation prématurée alimente la confusion. Ces lacunes doivent impérativement être corrigées dans les futures réformes électorales.
Cet appel intervient dans un contexte sous-régional instable : restrictions des libertés publiques, résurgence de l’insécurité liée à Boko Haram, conflits dans le NOSO, chômage des jeunes et retrait de plusieurs pays sahéliens des cadres régionaux. Dans un tel environnement, toute mauvaise gestion du processus électoral pourrait raviver des frustrations, favoriser la radicalisation et compromettre la stabilité nationale.
L’IRES appelle donc à la responsabilité partagée, à la lucidité républicaine et à l’humilité institutionnelle. Les élections ne doivent pas être un champ de confrontation mais un moment de vérité démocratique au service de la Nation. Le Cameroun a besoin d’apaisement, de justice et de confiance retrouvée
Fait à Amsterdam, le 15 octobre 2025
Institut Rhumsiki pour les Études Stratégiques (IRES)
PCA Dr. Aminou Mal Adji
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